Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Histoire
14 octobre 2006

Le système Law

Le 1er septembre 1715, Louis XIV meurt laissant son royaume avec une dette de 3 milliards de livres qui dépassait les espèces en circulation à un moment où les impôts de guerres étaient difficiles à maintenir.
Le Régent ne voulait pas recourir à la banqueroute conseillée par St Simon. Le duc de Noailles (président du Conseil de Régence de 1715 à 1718) fit passer des traitants devant une Chambre de Justice en 1716. Dès 1715 il supprima les dettes et réduisit les rentes avant de refondre les monnaies. La banque privée fondée par Law en 1716 apporta une aide à la Trésorerie.
Le Régent apporta son appui à Law avec l'idée fixe d'éponger la dette publique. Le développement économique semblait être garanti par l'adoption du papier monnaie, la création d'une banque pour assurer le crédit et d'une compagnie pour diriger l'économie. Le billet de banque présentait l'avantage de remplacer la monnaie d'argent pour les grandes sommes destinées à l'acquisition de biens et à la production d'argent.
Le 2 Mai 1716: Law fonde la banque privée de dépôts et d'escomptes (opérations de crédit) avec un capital de 6 milliards. Il a obtenu ce capital grâce aux actionnaires. Les actions rapportaient des dividendes (7,5%). Cette banque accordait un crédit, gagé sur l'or reçu en impôt, aux particuliers, émettait des billets convertibles en écus et pouvant régler les impôts à partir de 1717. La banque émet du papier gagé sur le négoce (ensemble des activités d'un commerçant) et les richesses du royaume.
En aout 1717, Law fonde la Compagnie d'Occident (capital = 100 millions en 200 000 actions). Crozat avait créé en 1713 la Compagnie de Louisiane. Pour payer son amende, il va céder sa compagnie à Law.
4 Décembre 1718: la Banque devient royale et les actionnaires de l'Etat sont remboursés en espèce. L'Etat fabrique pour 1200 millions billets jusqu'en 1720 avec l'accord du conseil d'Etat. Sa compagnie d'Occident obtint le monopole du commerce maritime et de la mise en valeur des colonies ( cultures lucratives comme le sucre, traite des esclaves), absorbe les Compagnies des Indes, de Chine, de Guinée, des Antilles.
En 1719, il obtient les Fermes (organisme intermédiaire entre les contribuables et l'Etat  destiné à la perception d'impôts indirects) des frères Pâris.
Law devient maître des impôts et des ressources coloniales. Il organise une spéculation pour éteindre la dette: il déprécie le numéraire (monnaie en espèce), fait monter les actions de la Compagnie à plus de 10 000 livres et promet un bénéfice de 40% sur la valeur théorique d'une action. La Banque Royale et la Compagnie fusionnent, la spéculation éclate dans la société française, le roi participe au capital de la Compagnie.
Le 5 Janvier 1720: Law devient contrôleur général mais son système est en péril: les spéculateurs en connaissance de la faiblesse du dividende (bénéfice) revendent leurs actions. En 1720 le numéraire est hors-circuit. La banque fait faillite et Law est contraint à l'exil. Le Régent retire les billets en 1720. Le système a malgré tout désendetté l'Etat et lancé la vie économique: le crédit avec un taux de 2% a encouragé la construction immobilière (comme l'actuel Palais de l'Elysée) et le commerce avec l'Amérique et les Antilles. Il a permis les finances de la politique extérieure du Régent. En revanche la confiance accordée au papier-monnaie et à l'idée de créer une Banque d' Etat a disparu.
Après la chute du système, c'est le triomphe des frères Pâris (qui avaient décrié la politique de Law) , en triant les créances par le Visa (commissaires chargés de décider le remboursement ou non des détenteurs de billets de banque ou d'actions). Le montant des amendes équivaut au double de celui de la Chambre de justice.

Publicité
Publicité
Commentaires
Histoire
Publicité
Publicité